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Il faut bien le dire. Depuis le titre de champion de France 2010, l’ASM était devenue une équipe comme les autres. Enfin presque. Dix finales perdues, soit un gouffre béant de souffrance et de frustration depuis Gergovie au fond duquel rouillaient quelques titres de deuxième main, et le paternalisme aliénant de la dynastie Michelin qui promettait régulièrement un bout de soleil en bois dans la noirceur basaltique de la fabrique.
Jamais un club n’avait montré un tel acharnement à édifier une si riche mythologie de la défaite, ce qui lui conférait un trône unique dans l’histoire du rugby. En 2006, le jeune héritier Edouard avait dramatiquement montré la voie, quand, tel Boutès, le compagnon d’Ulysse ensorcelé par le chant des sirènes, il avait plongé du comptoir d’un bar breton pour céder à une funeste tentation. C’est dans une même tentation vers la victoire vénéneuse, indispensable à la survie dans un monde du rugby gangréné par la dictature du profit que l’ASM a perdu son âme et l’étrange fascination qu’elle exerçait à mes yeux et à ceux d’un grand nombre d’esthètes corréziens rassemblés jusque là par le destin similaire d’un CAB pourtant bien plus talentueux.
C’est d’un œil distant que j’observais dés lors les agitations d’une grenouille jaune couronnée qui affichait un appétit de bœuf au banquet de la réussite. Dés l’année suivante en 2011, dans un costume d’apparat trop grand pour eux, les nouveaux gagnants du loto sportif, abîmés par des mois à faire courir le Brennus dans les burons en se saoulant au vin de messe enterrèrent l’objectif européen au cœur de l’hiver.
Puis le printemps réveilla à nouveau le virus de la défaite et le troupeau des rustres, déculotté par la Vierge rouge en demi-finale repartit jaune paille chercher un nouveau souffle à la Bourboule. Les patrons d’industrie achetèrent à tour de bras des phénomènes de foire au quatre coins de la planète, louant la main sur le cœur les valeurs ancestrales du rugby d’ici, chloroformant le peuple et une presse locale soumise qui de l’Omertagne à Rance 3 Arverne et Clerment 1ère fit de l’ASM l’ambassadeur pour propulser le Massif Central de l’ère primaire au 3ème millénaire en passant sous silence la valse des valeurs boursières et les arrangements entre agents. Des alcôves ouatées de l’Evêché, il transpirait même que l’on avouait dans les confessionnaux être passé de l’aumône du Dimanche à l’hormone de croissance.
L’année 2012 aura montré à nos yeux les premiers signes d’une possible réhabilitation avec une demi-finale de Coupe d’Europe perdue à un millimètre de gomme. Des guerriers celtes auréolés de leur puissance divine réveillèrent les démons d’Auvergne et une semaine plus tard une grande baudruche jaune explosa dans un bouquet de muguet au pays des violettes. Le sergent-instructeur stratège Cotter et le légataire universel des titres perdus Lhermet avaient le front soucieux. Entre le charisme de micro-processeur de l’un et l’incarnation pathologique de la défaite de l’autre , le volcan s’assoupit.
L’intersaison 2012 consacra le retour à Freud. La cure fut sévère. Plongée dans l’inconscient au lac Pavin, association libre entre Tuilière et Sanadoire, hypnose cathartique au Calvaire de Châtel-Guyon. On convoqua même un culte animiste fidjien au Col de la Croix-Morand.
Avec l’optimisme suisse sur un compte à haut débit, les argentiers de la Manufacture prospectaient à tout va et marchandaient de la valeur humaine à fort potentiel tonique sous la houlette de la morgue méprisante du Président Fontès. A des années-lumière de la passion des supporters auvergnats le maire d’Eygalières est bien plus sensible au respect de la tranquillité des people qu’il accueille à bras ouvert dans son village des Alpilles de Provence.
Le traitement s’avère néanmoins d’une efficacité redoutable et l’ASM plane sur cette saison comme un cumulus de beau temps.
Il faut l’avouer, les jaunards pratiquent un rugby total, traversé par des joueurs d’exception. L’issue des matches ne fait guère de doute. C’est beau à regarder , très beau parfois. Et on ne peut qu’acquiescer au nom du fair-play et de cet inoxydable esprit rugby. Mais au fond c’est insupportable aux entrailles d’une majorité silencieuse en Basse-Corrèze. On en vient à traquer un pied qui déjante, une passe en touche, un en avant de cadet pour lâcher un petit sarcasme de courge acide. Et l’on se redit qu’ils ne tiendront pas ce rythme là, qu’ils vont commencer à s’effriter au solstice du printemps qui leur va si mal. On frétille à la rumeur qui descend la 89 en bruissant du surgonflage des joueurs-cadre à l’image du capitaine Rougerie, nouveau contremaître bodybuildé oublieux de ses racines.
Mais le printemps se fait attendre et les voilà à 20 minutes d’un bonheur suprême sous un ciel irlandais, là sous nos yeux. Convulsés dans nos fauteuils on va chercher on ne sait où ce maelstrom d’énergie désespérée levant le souffle tellurique qui poussera le ballon vers les bras de Delon Armitage, un ballon résolument briviste qui téléguidera un petit salut confraternel adressé à Brock James.
Cette défaite est inouïe, d’une barbarie qui dépasse l’entendement. L’ASM vient sûrement d’écrire le plus grand chef-d’oeuvre du gâchis de l’histoire du sport.
J’ai sincèrement craint un acte irrationnel de la part des clermontois qui aurait pu provoquer un suicide collectif Place de Jaude. Heureusement rien de tout cela.
Finalement l’ASM sort grandie de ce drame. Elle a repris le fil de son destin, son animalité antérieure, son parcours de la peine qui la lient pour des siècles et des siècles à la rivalité féconde avec les courges toujours gaillardes.
Nimbée de ce retour en grâce sur les bords de la Corrèze, la procession jaune et bleue peut avancer sans crainte vers un doublé de légende.
Allez Brive !!!
Cyberkoujou
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Tiens le revoila lui mdr, ou vas tu chercher tout ça
De retour dans mon beau pays après 40 ans d'absence
Abonné Tribune Sud Travée R rang A Place 16
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mais pourquoi et il aussi méchant ??? parce que (Toulon ?) !!!!
Place I 1552
"C’était quand la dernière fois qu’on s’est retrouvés tous d’accord sur un truc !?" Arthur - Kaamelott
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Talentueusement méchant, c'est toute la différence...Même pas dans le coin un jour de victoire ! On s' effrite ?
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Le retour de Cyberkoujou et le retour en top 14, que du bonheur.
C'est trop bon à lire :- )
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CK, la classe de la plume de celui qui a tâté le cul de la mélée (pour les faire avancer, bien sûr).
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Je pensais à lui quand j'ai ouvert le topic sur LM et les jaunards... Son retour promet de bien bons moments de lecture.
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la procession jaune et bleue peut avancer sans crainte vers un doublé de légende.
;O))))
une Heineken, oui ............mais une CUP !!! ™© ®
je ne me suis jamais trouvé très beau ...............les autres non plus !!
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le doublé de légende dans la traduction freudienne de la cybercourge , ce n'est pas le deuxième brennus non non non !!!
c'est plutôt le doublé de légende du raté en finale de coupe d'Europe et du raté en finale du bouclier de BRENNUS
mdrrr
il est quand même démoniaque , faut bien le reconnaitre
mais qu'est ce qu'il écrit bien
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Sergio24 a écrit :............... Son retour...........
???
4ème message...
dans les anciennes versions du vrairhum ,Cyber koujou était plus présent , qu'il est loin le temps de " ...il coulera plus d'eau dans la gorge d'édouard que sous le pont cardinal.... "
une Heineken, oui ............mais une CUP !!! ™© ®
je ne me suis jamais trouvé très beau ...............les autres non plus !!
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Ho Béria, je peux pas être objectif, connaissant plutôt bien cet illustre personnage virtuel, et son double dans la vie réelle...alors je me laisse bercer par les mots..hé, oui, tout a un sens, pas le moindre contresens, mais quelques sens interdits, tout au plus (la gonflette de roro par exemple).
Mais je me fie aveuglément au maître es cybercourgeries...c'est pas le moment de le fâcher, il vient si rarement
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C'est un "membre fondateur", plus qu'on l'imagine...J' avoue qu' autrefois il avait la plume un peu plus spontanée, plus de verve, comme nous tous...A présent il est ici et ailleurs, ça n'aide pas.
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Cherchez-en, des forums de supporters de rugby (et d'autres sports) qui abritent un tel phénomène de la littérature.
Quand vous en aurez trouvé, faites-moi signe...
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Cyber, je l'ai lu et suis resté pantois bien des fois..;Même si c'est son 4ème post, celui-là est de le lignée de la prose que nous lui connaissons.. Il est vrai que, pour le comprendre, réflexion s'impose: le bonhomme est plus qu'érudit et n' hésite pas à plonger son lecteur dans des références culturelles dignes du col vert et de l'épée...Je n' ai pas toujours tout compris d'ailleurs mais globalement, sa grande force est d'essayer de rester accessible à tous. Merci Cyber, bienvenue en TOP14!
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Merci Cyber, bienvenue en TOP14!
... où nous pourrons peut-être profiter un peu plus de sa prose, lors des confrontations avec les pneumatiques.
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Il adore surtout leurs déboires !!! Ça lui stimule la courge au plus au point... Pour notre plus grand bonheur!!! Le mien en tout cas
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